L’autre monstre est un film expérimental réalisé au sein du jeu Monster Hunter World, édité par Capcom et sorti en janvier 2018. Il propose aussi bien une immersion contemplative dans un univers fantastique qu’une plongée philosophique et documentaire dans les mécaniques affectives à l’oeuvre au sein de cet univers virtuel.
MHW est un jeu de rôle et de chasse et sert ici de vivier pour explorer des questions écologiques liées à l’exploitation capitaliste de la nature. Celles-ci se retrouvent intimement liées à des positionnements affectifs pris par les joueurs qui y sont interviewés. Ce rapport singulier se retrouve ponctué de questionnements sur l’ontologie des créatures qui peuplent ce monde, sur la manière dont il est possible de communiquer avec elles et sur le système de représentation qui leur permet de vivre et d’apparaître ainsi que sur l’intelligence artificielle qui les régit.
La narration oscille entre un ton poétique, théorique et journalistique. Ces images, rapportées depuis le jeu, ont elles-mêmes leur propre vie, ne présentant elles-mêmes que des témoignages et des représentations des entités qui peuplent le jeu. Elles sont tournées aussi bien in-game qu’à partir de logiciels 3D permettant de dévoiler et de modifier les fichiers des créatures sensés rester innaccessibles.
De l’Anjanath, au Deviljho en passant par le Pukei-Pukei, depuis le point de vue de la réalisatrice, à travers les témoignages des joueurs Serid et Unbot, accompagnés de leurs palicos, la figure du monstre sert de métaphore de l’altérité, devient un outil pour questionner son rapport à l’autre et au monde.
Ce film a été présenté lors de ma soutenance en Novembre 2021 à Marion Zillio, Matthieu Triclot et Jehanne Dautrey à l'ENSBA de Lyon et retravaillé à l'occasion d'une invitation de Matteo Bittanti pour une diffusion sur la plateforme VRAL.ORG / MilanMachinimaFilmFestival en 2022. Il est accompagné d'une publication consultable à cette adresse : https://www.calameo.com/read/0063151831514545d4738 . L'édition a été imprimée en 10 exemplaires à la Maison de la Poésie à mes frais et n'est pas soutenue par l'ENSBA bien qu'elle valide l'obtention de mon Diplôme Supérieur de Recherche en Arts.
A hybrid of video essay, conceptual walkthrough, visual poem, and documentary, L’Autre Monster (The Other Monster) exemplifies the most experimental side of machinima. The French artist - who’s been working with video games for several years - uses Capcom’s Monster Hunter World (2018) to bring to the foreground the affective nature of playing, that it, the emotional, emphatic connections created by interaction design, and specifically, by the relationship between the player and her/his avatars, that is, alter egos and sidekicks. At the same time, Desaubliaux highlights the inner workings of the virtual world simulated in the game, flora and fauna. Specifically, she brings to the viewer’s attention the sheer contradictions between the pro-environmental message of the game and the reality of video game playing, as game-related technologies - including streaming - are extremely power hungry and thus their carbon footprint is far from negligible. It’s remarkable that the more we destroy the environment on a daily basis, the more we strive to reconstruct an idealized version of “nature” in video games and virtual worlds where there is no trash, litter, and microplastics. In a sense, we are replacing IRL nature with its simulation. We live in Philip K. Dick’s world.
The rationale is simple: economics. Virtual worlds are just products to be sold to the masses and there’s nothing that works better than a cute, smiling creature from across the screen to close the deal. Desaubliaux stresses that the appeal of these kinds of games is the liveness of the worlds they depict, their dynamics and their responsiveness. But she also emphasizes the artificially of such constructs with an insistent use of glitches throughout the video: a beetle breaks apart and a cascade of pixels take over the screen. A close up of branches and leaves show the highly geometric, polygonal-nature of this world. Still, the sunsets and sunrises are always perfect. Rivers and oceans are clean. Animals roam free instead of becoming either roadkill or fodder for industrial farming. Desaubliaux engages in critical play, to borrow Mary Flanagan’s expression. She is also an explorer (in Richard Bartle’s terms) and a documentary filmmaker.
She is also a geologist and an ethnographer. She uses the virtual camera to zoom in and out. Several sequences of her monumental documentary are reminiscent of the screensavers of AppleTV and of virtual aquariums: spectacular scenes shot by drones, up high in the sky so that the mess below is not visible, or simulations of microworlds, such as a fish tank in which entropic forces are kept at bay. She mentions the inherent tension between being a “tourist” in virtual worlds and a true resident, a “local”, which is how the game community perceives itself. It’s not just about aesthetics: to fully belong, one must be fluent in the language of the game and its creatures.
Extrait d'un texte rédigé par Matteo Bittanti.
Exposition du court métrage "Une Odyssée de l'Existence" à Marseille et à Caen
Sur une invitation de Vincent Auvray, photos Vincent Auvray. Exposition du 20 au 26 Février à L'Unique Caen et L'Unique Marseille.
Court-métrage réalisé avec le soutien d'Ubisoft au sein du moteur de jeu Assassin's Creed Odyssée.
Exposition du court-métrage Ice-Golem & CuteKitten (2016) à la Kunsthalle de Trèves à l'occasion de l'exposition Thirties, sur une invitation de Lisi Linster.
Première occurence de Key to the Abyss, performance techno-vocodée avec Carin Klonowski
Les corps à core sont de ceux qui usent de sonorités électroniques répétitives, de
rythmes musicaux intenses, de basses et de sons synthétiques pour s’affirmer et exprimer ce
qui ne leur est pas permis au quotidien. Ces oiseaux de nuit s’éveillent à mesure que le jour – et
les oppressions qui y sont liées – s’éloignent. Au sein de la vie nocturne queer** se créent des interstices spatio-temporels à revers de l’horloge capitaliste, des bulles utopiques, des bulles où
les identités et les performances de genre se font et se défont. Ces espaces queer constituent
un milieu fertile pour l’expérimentation de soi, libérée des carcans sociétaux hétérocentrés, et
traduisent une volonté subversive à l’encontre des normes hétérosexuelles du modèle binaire,
patriarcal et capitaliste. En leur sein, l’heure est à la déviation, la réappropriation et la queerisation des normes sociales. À l’instar de ces musiques sur-mesure issues de machines qui n’interdisent aucune limite à la créativité, les corps sont conviés à l’expérimentation perpétuelle.
Comme si l’obscurité, l’humidité et l’intensité sonore dans lesquelles les corps se meuvent
autorisaient enfin leur accomplissement. Le fantasme d’un affranchissement de tout contrôle
politique du corps y plane ainsi que celui d’une construction de soi, détachée de toute pression
normative.
Dans la poursuite d’un idéal d’hétérotopie*** queer, la soirée de performances Des
corps a core, curatée par Capucine Buri, rassemble des propositions examinant les potentialités
permises par ces interstices. De par leur marginalité par rapport à l’espace public institutionnalisé et normatif, Ces contextes offrent, en effet, à des sensibilités et des subjectivités inédites,
la possibilité d’apparaître. Les artistes invité·e·s dans le cadre de cette programmation de performances, travaillent à l’intersection du queer, de la vie nocturne et festive et des musiques
électroniques. Une déambulation à travers les différents espaces du centre d’art contemporain
La Traverse permettra de découvrir autant de composantes et de visions que le spectre infini
des identités, performativités de genres et pratiques queer admet.
* core : Sous-entendu la musique et les soirées techno-core
** queer : (anglicisme) Personne dont l’identité de genre, l’expression de genre, les caractéristiques
sexuées ou la sexualité ne correspond pas aux modèles dominants, traditionnels et normatifs.
*** hétérotopie : Espace concret qui héberge l’imaginaire (ex. une cabane d’enfant, un théâtre, ou, en
l’occurrence, une soirée techno queer). L’hétérotopie est un concept imaginé par Michel Foucault lors de
sa conférence Des espaces autres (1967).
Le territoire de la rencontre est vaste et ses frontières sont incertaines. L'animal comme l'humain y sont en terres étrangères : chaque aventure sur cette terre se fait les yeux fermés et le rencontré se doit d'apprendre, comme il peut, les moeurs du rencontrant. L'animal, que l'humain appelle muait, communique avec l'ensemble de son corps. Posture du dos, plissement du nez, tressaillement des oreilles, fouaillement de la queue, relâchement de la machoîre constituent pour la bête tout un langage sensoriel riche en nuances. L'humain, quant à lui bien de trop loquace, doit définir cette nouvelle relation avec ses mots.
Si je dis "j'aime mon cheval" j'ai besoin que celui-ci me retourne cet amour. Je veux le voir, le penser et le fantasmer; j'ai besoin de projeter tous mon champ lexical émotionnel sur le champ gestuel et biomécanique du cheval. Je vole les mots du corps du cheval pour les faire miens, mais j'ai en même temps besoin d'exprimer mes propres idées, en mettant mes mots sur les siens, pour pouvoir le comprendre et le rencontrer.
Ce projet est un film qui a bénéficié de l'Aide à la Création de la Métropole de Rennes. Dans celui-ci, je tente de cerner la construction languagière, verbale et corporelle, qui s'échaffaude lors de ma rencontre avec Gaïs, une jument percheronne. Il est en cours de tournage.
Le film est tourné au Ty Haras, à Noyal sur Chatillon (35)
Monster Summer Camp est une installation vidéo qui explore à travers un vlog fictif le rapport ambigü entre un.e individu.e et le monde du travail. Une monster girl se retrouve à camper dans la forêt tandis qu'elle est embauchée pour un job d'été non-spécifié. Elle y raconte ses émotions et l'impact que ce travail à sur elle tout au long de l'été, oscillant entre un récit de VTubeuse, une lettre vidéo adressée à une tierce personne, et une expérience sentimentale et esthétique. Le contexte et le récit de la pièce sont tissés à partir d'histoires personnelles et de témoignages récoltés.
Projet en cours
30 Minutes, casque de réalité virtuelle, VR Chat, 2022
Seconde version de la performance intitulée "L'Autre Monstre"
Comment survivre dans un monde où les conventions sociales volent en éclat ? Dans l'univers en réalité virtuelle VR Chat, dans lequel les joueurs et les joueuses interagissent ensemble sans que leurs comportements n'aient de réelles répercussions, il faut être capable de se protéger. J'endosse ainsi une identité qui me servira d'avatar mais également de bouclier. Il faut que celle-ci soit suffisamment puissante pour permettre ma survie dans ce monde hostile. Cette performance expérimentale de quinze minutes pose la question de la survie de l'identité, aussi bien humaine - la mienne, sur scène, dans la vulnérabilité et l'exposition au regard des autres que met en œuvre l'utilisation d'un casque de réalité virtuelle en public - que celle, monstrueuse, que j'adopte : celle de Godzilla, figure mythologique et populaire qui traverse le temps et les médias.
"Monster
You get in my way? I'ma feed you to the monster (Yeah)
I'm normal during the day, but at night turn to a monster (Yeah)"
Eminem, Godzilla, 2021
Soutenance de Diplôme Supérieur de Recherche en Arts
Archive de la soutenance de DSRA passée le 29/11 à l'ENSBA de Lyon.
2 heures, photographies David-Olivier Lartigaud
Présentation du film et du texte concluant le cycle de recherche d'Alix Desaubliaux au sein de l'unité de Recherche numérique Art et Design Ensba Lyon / ESAD Saint-Étienne.
Alix Desaubliaux travaille sur l'ontologie de créatures fantasmées ou numériques, existences parfois fugaces qui peuplent aussi bien les jeux vidéos que les limbes de licences cinématographiques telles que Godzilla.
Les émotions qui nous lient à ces entités sont au cœur de cette recherche et permettent d'emmener ces existences virtuelles, ou plus largement fictionnelles, à la rencontre du règne animal et biologique, en utilisant la figure du monstre comme un outil. L'Autre Monstre est un diptyque, dont le premier pan est un texte écrit tout au long de ces années de recherche, et le second, un film réalisé en 2021 qui prend place au sein du jeu vidéo Monster Hunter World.
Plusieurs pièces réalisées en parallèle de cette recherche accompagneront une prise de parole au Réfectoire des Nonnes qui présentera et prolongera certaines pistes de ce projet de recherche.
Le Jury
* Jehanne Dautrey : théoricienne, docteur en philosophie, professeur de philosophie et d’esthétique à l’École nationale supérieure d’art et de design de Nancy.
* Mathieu Triclot : philosophe, maître de conférences à l'université de technologie de Belfort-Montbéliard.
* Marion Zilio : critique d’art, commissaire d’exposition et docteure en Esthétique Sciences et Technologies des Arts de Paris 8.
A l'issue de sa soutenance, Alix Desaubliaux obtient son Diplôme supérieur de recherche en art. Avec l’agrément du ministère de la Culture, l’Ensba Lyon délivre un diplôme d’établissement de 3e cycle, le DSRA, Diplôme supérieur de recherche en art, de niveau Bac+8. Le 3e cycle correspond à une phase recherche de 3 ans minimum destinée à de jeunes artistes-chercheurs titulaires du DNSEP ou Master équivalent.
Archive de la soutenance de DSRA passée le 29/11 à l'ENSBA de Lyon.
L'autre Monstre
Présentation du film et du texte concluant le cycle de recherche d'Alix Desaubliaux au sein de l'unité de Recherche numérique Art et Design Ensba Lyon / ESAD Saint-Étienne.
Alix Desaubliaux travaille sur l'ontologie de créatures fantasmées ou numériques, existences parfois fugaces qui peuplent aussi bien les jeux vidéos que les limbes de licences cinématographiques telles que Godzilla.
Les émotions qui nous lient à ces entités sont au cœur de cette recherche et permettent d'emmener ces existences virtuelles, ou plus largement fictionnelles, à la rencontre du règne animal et biologique, en utilisant la figure du monstre comme un outil. L'Autre Monstre est un diptyque, dont le premier pan est un texte écrit tout au long de ces années de recherche, et le second, un film réalisé en 2021 qui prend place au sein du jeu vidéo Monster Hunter World.
Plusieurs pièces réalisées en parallèle de cette recherche accompagneront une prise de parole au Réfectoire des Nonnes qui présentera et prolongera certaines pistes de ce projet de recherche.
Le Jury
* Jehanne Dautrey : théoricienne, docteur en philosophie, professeur de philosophie et d’esthétique à l’École nationale supérieure d’art et de design de Nancy.
* Mathieu Triclot : philosophe, maître de conférences à l'université de technologie de Belfort-Montbéliard.
* Marion Zilio : critique d’art, commissaire d’exposition et docteure en Esthétique Sciences et Technologies des Arts de Paris 8.
A l'issue de sa soutenance, Alix Desaubliaux obtient son Diplôme supérieur de recherche en art. Avec l’agrément du ministère de la Culture, l’Ensba Lyon délivre un diplôme d’établissement de 3e cycle, le DSRA, Diplôme supérieur de recherche en art, de niveau Bac+8. Le 3e cycle correspond à une phase recherche de 3 ans minimum destinée à de jeunes artistes-chercheurs titulaires du DNSEP ou Master équivalent.